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mercredi 21 mars 2007

QUAND L'OBSERVATION DE LA VILLE VICTORIEUSE (ET POURTANT MALADE) OUBLIE ENCORE ET TOUJOURS D'APPRENDRE DU VAINCU

Où l'on peut juger par soi-même si le sondage de l'observatoire de la ville apporte ou non des arguments pour ce renouveau de la forme d'appropriation du territoire que porte le manifeste UNITERRE...
  • 9/10 des français sont séduits par l'habitat individuel
  • La moitié rêvent d'une maison isolée (sous entendu, ce qui n'est pas évident à lire: avec un territoire vierge près ou autour de soi)
  • 1/5 apprécient la convivialité du pavillonnaire
  • 2/3 apprécient la ville ou sa proximité
  • 2/3 (les mêmes ?) pensent que la densité est quelque chose de négatif.
  • La plupart reconnaissent ce parodoxe de désir d'intimité et de vivre ensemble qui a conduit à l'étalement urbain.
Ce n'est pas tant une surprise pour nous, de voir aujourd'hui la coïncidence d'observation des organismes institutionnels, qu'une confirmation de la convergence des nécessités d'économie territoriale, de la préservation des sites, que notre manifeste ne fait ici que rejoindre.


Là où notre expérience et ce manifeste deviennent singuliers, c'est dans la façon d'aborder cette nécessité de repenser les formes d'habiter, qu'impose l'étalement urbain.

Le rapport de travaux-propositions d'experts rendus à cette suite par l'observatoire, dessine les voies de cette économie - malgré des conclusions sur les besoins sondés réclamant d'inventer une autre mesure - dans un positionnement quasi-autiste sur la densité :
  • reconstituer les tissus de la densité de coeur des villes
  • régénérer les quartiers denses
  • construire et réutiliser les IGH (bâtiments de grande hauteur) inscrits cette fois dans le maillage des rues
  • densifier le résidentiel intermédiaire lui-même
  • densifier les coeurs d'îlots
  • densifier les centres des villes et les villages dans le périurbain
  • densifier en chapelets ou réhabiliter les friches autour de réseaux de transport en commun
  • accompagner le péri-urbain par des pôles commerciaux de quartier
  • cônes de densification urbains avec spécialisation d'activité
La composition de la commission d'experts est éloquente:
Nombre d'urbanistes : 7
Nombres de promoteurs-constructeurs: 2
Nombre d'Elus de collectivité: 2
Nombre d'architectes "urbains" ou "ruraux": 0
Nombre de paysagistes: 0

N'est-ce pas une démonstration par l'exemple du constat de Christophe Bayle, genre d'urbaniste qui semble absent des débats: "le vainqueur n'a rien appris du vaincu".


Si villes et villages ont primitivement assemblé une beauté de la densité,
bâtie en accord avec celle de la nature, des sites;
au fur et à mesure que l'industrialisation a décuplé nos forces d'expansion,
la ville a détourné sa quête vers une illusion d'elle seule,
dans une nature de plus en plus artificielle et menacée.

Tandis que les villages et la campagne ont résisté - parfois radicalement à leur tour - pour témoigner de leur génie propre à s'incarner pacifiquement dans l'espace sauvage, venu faire corps-paysage avec eux.


entre Marseille et Toulon...

Après deux siècles de dialogue à sens unique, et à l'heure des conséquences inévitables,
notre manifeste espère être une voie de réconciliation et d'harmonie:
  • du besoin de convivialité, de culture et d'intelligence rêvé par les villes
  • avec le génie d'intuition, de beauté intemporelle et de paix rêvé par les campagnes.
Et de cesser de croire - surtout si l'on prétend être à cette époque où la culture, les médias, le sens commun ont relié les consciences - que la ville survivra
si ne survit pas en elle et autour d'elle cette co-habitation avec la nature,
dont le génie rural a préservé - pour son salut, si elle l'entend - la paix.

Si la densité, s'inspirant de cette paix, s'accompagne d'un abandon quasi-total des modes de transports lourds, bruyants et polluants pour ne privilégier que les transports fluides, silencieux, économiques, propres, qu'ils soient individuels ou collectifs...
alors se dessine peut-être le début d'une solution,
mais est-ce possible sérieusement et sinon ?...


Paris respire t-elle mieux depuis qu'on a rejeté 1/3 de sa circulation sur les périphéries ?

Si les perspectives d'architecture et d'urbanisme en verre et verdure rêvées
se lisent dans le silence de salons climatisés et feutrés,
comment contenir plus de concentration, de circulation, de co-habitation
dans une écologie d'avenir, si les organes fument encore l'industrie du passé ?


C'est en lisant cette conclusion du rapport de l'observatoire, que j'ai le plus d'espoir:
En effet, tant par obligation que par choix, une large fraction des Français a choisi et continuera de privilégier un habitat individuel, tout au moins un habitat leur offrant les avantages de l’appropriation et de la distinction même s’il s’agit d’immeubles collectifs.

Les villes ont donc intérêt à choisir un parti de développement et d’aménagement de l’ensemble de leur territoire en portant une attention particulière aux espaces intermédiaires qui jouent un rôle charnière entre le centre-ville et la périphérie. Autant qu’au centre, l’enjeu de la densification porte sur l’organisation des franges et de la périphérie des villes.
Le manifeste Uniterre apporte sa réponse en reformulant la question:
- qu'est-ce que l'intermédiaire, la périphérie ou la frange d'une ville - depuis l'industrialisation - révèle d'insoumis, de révolte, de terre inculte (pour elle) qu'elle n'a pas su entendre ?

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