MODE D'EMPLOI

les articles s'enchaînent dans l'ordre chronologique décroissant:
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jeudi 12 avril 2007

NOTE DE SYNTHESE Avril 2007

A lire UNITERRE, on peut chercher ce qui sépare son projet des expériences alternatives d'écovillages, communautés solidaires, coopératives foncières..
J'ai d'abord besoin de répondre, qu'on peut douter franchement de la cohérence d'un projet, voulant rendre le sens de l'observation analogique à notre intelligence analytique surdéveloppée, s'il n'était qu'un de plus à croire qu'il a tout inventé!
Rien n'est nouveau et heureusement...
C'est parce que tout existe déjà, mais de façon divisée, fractionnée, révoltée parfois, que ce projet peut envisager une solution fédératrice, capable de mutations de société plus générales.
Les expériences alternatives - comme le blog vous le raconte dans ses premiers articles - sont une inspiration essentielle, les marches acquises avant une entité d'urbanisme, l'UNITERRE, non pas traitée comme un nouveau cas isolé et expérimental MAIS accessible au plus grand nombre selon une adaptation de la législation qui incite à cette cohabitation fraternelle malgré la complexité actuelle des formes de vie et d'habiter de la société.
On peut alors se demander ce qui incitera les citoyens à faire ce qu'une minorité originale a expérimenté dans des formes contradictoires pas toujours harmonieuses.

L'AMAP est le meilleur début de réponse à ces doutes, car d'ores et déjà nombre de citoyens d'horizons très variés adhèrent à ce renouveau écologique de la production/vente de proximité. Et participent de leurs propres terres parfois à la constitution du patrimoine foncier nécessaire aux cultures des produits mis en vente.
Mais bien d'autres expériences (SEL, Jardins voisins, jardins d'insertion,..) réussissent à s'insérer réellement dans la vie locale pour retrouver cette notion du "voisinage fraternel".

N'est-ce pas l'intérêt de la diversité et de la nouveauté des intelligences d'apporter ici maintenant pour toute forme d'activité - non plus son doute autiste comme on l'a fait jusqu'ici du dérèglement climatique - mais son lot de créativité et de juste harmonie, communication, civilisation au sens accompli ?

A condition que l'Etat, les élus, la société, ses statuts intégrent ce nouvel engagement possible et lui donnent une forme accessible à une adaptation de la société entière.
C'est l'urgence du péril planétaire qui rendra - ou pas - la généralisation de cette forme d'habiter, conjoncturelle...

mercredi 21 mars 2007

PREMIER PROJET-MANIFESTE issu des rencontres

Ethique du projet

Uniterre,
C'est d'abord la reconnaissance d'un péril
urbain, humain, planétaire
qui convoque les prises de conscience utiles.
c'est le manifeste du retour à la Terre d'un enfant prodigue,
la clef des champs retrouvée dans sa main
pour ouvrir le cadenas des villes.

Libérer l'intuition de l'analogie entre toute vie,
et réconcilier enfin le coeur de l'homme
avec l'intelligence de son analyse.



L'éthique d'Uniterre tient en une phrase: "être un facteur de beauté et d'harmonie de l'organisation vivante d'un territoire, auquel les planificateurs peuvent déléguer une créativité responsable, capable de retisser le langage fraternel d'une société, de son paysage."
Il y a, nous le savons, des cohabitations forcées contre nature qui dégénèrent.
Il y a aussi des cohabitations incitées par les solutions qu'elles procurent, les intimités, les beautés qu'elles préservent et qui fonctionnent.
C'est le vœu d'Uniterre.


Législation du projet
Huit principes fondent la législation du statut urbain particulier qui doit être créé pour encadrer ces entités citoyennes d'aménagement territorial responsable, que nous nommons les Uniterres. Nous les détaillons un peu plus loin.
Le statut d'Uniterre offre un avantage principal et majeur de pouvoir superposer prioritairement son droit à celui des règlements en vigueur, à condition d'adapter les PLU, PADD à ce nouvel échelon de l'institution républicaine, élu par la responsabilité citoyenne.
Le zonage et le réglement des PLU, PADD doit rester bien entendu comme le gardien de la planification urbaine traditionnelle, et toute personne privée ou morale quittant l'Uniterre subit obligatoirement la loi de ces réglements et les procédures habituelles.
Les huit principes fondateurs de la législation du statut sont donc:
- co-habitation volontaire sur intuition partagée (conscience analogique au sens large) d'un paysage – urbain ou rural. Soit entre occupants de propriétés existantes, soit sur une projection d'achat de terrains en commun. Avec limitation du territoire par des critères de nombre, de réseaux, de site ou de patrimoine, tout cela en cohérence avec le PADD.
- Locataires mandatés par leurs propriétaires et personnes morales acceptées sous conditions rigoureusement précisées.
- Volonté d'engagement solidaire sur une charte de programmation d'aménagement, intégralement écologique, validée par les institutions. Pacte civil Uniterre.
(par exemple habitat densifié de tel ou tel type, regroupement d'activités, commerce de proximité, agriculture biologique, préservation naturelle, etc..) , en accord avec les PLU, PADD, SCOT adaptés.
- Foncier non bâti capitalisé en commun (avec ou sans clôture) avec C.A. Exception faite des terrasses, jardins, .. gardés en privatif.
- Foncier bâti géré privativement ou solidairement selon le droit déjà en vigueur.
- Administration écologique responsable sous la tutelle d'une équipe de maîtrise d'œuvre agréée.
- Prévention de la spéculation du foncier non bâti : un nouvel arrivant, en accord unanime avec la vision d'aménagement du C.A. de l'Uniterre, peut ne pouvoir acheter que le prix pondéré du terrain nécessaire à l'implantation de son habitation + terrasse privée.
- Pacte de solidarité Uniterre: Le CA de l'Uniterre peut enfin attribuer solidairement un capital de terrain d'implantation à un nouvel arrivant sans ressources, en contrepartie de la participation de celui-ci à un projet de construction, de paysage, de culture, etc.. propre à l'Uniterre ou à plusieurs Uniterres solidaires. Et ceci à condition que l'arrivant justifie de sa compétence ou se forme à travers une association d'insertion par l'une de ces différentes pratiques.

Différents avantages incitatifs additionnels ou partenariats
doivent être examinés selon la conjoncture et les différents niveaux d'une politique gouvernementale évolutive et décentralisée:
- aides à la construction écologique.
- aides au financement de l'équipe partenaire de maîtrise d'oeuvre.
- partenariat pour une sauvegarde particulière de patrimoine local (bâti, naturel,..)
- partenariat de projet légué à terme à l'infrastructure locale.
- subventions des administrations décentralisées à différentes manifestations favorisant le voisinage "citoyen", portes ouvertes Uniterre lors de la fête du voisinage, extensions citoyennes Uniterre de la fête de la musique, projets communaux de participation des Uniterres au développement local, etc..


Par contre, aucun statut fiscal particulier ne semble devoir être envisagé, du fait des privilèges de dérèglementation et de synergie majeurs apportés par l'Uniterre.

De plus, la déspéculation foncière - très relative, voir ci-après - de l'Uniterre lui apportera les allègements fiscaux qu'elle mérite.

Notons tout-de-même, qu'entre des Uniterres au paysage savamment géré et des lots individuels de plus en plus soumis à la loi du plus fort de la pression foncière, le "bénéfice" de la "spéculation bien placée" pourra fortement évoluer dans l'esprit des citoyens...




Administration du projet
Un Conseil d'administration gère l'Uniterre, dans le cadre d'une société par actions simplifiées, dont le statut peut-être adapté par le législateur si nécessaire.
Puisque les co-habitants se sont engagés fraternellement en commun sur une charte de programmation du site, qui satisfaisait à priori leurs souhaits individuels et/ou collectifs,
Chaque co-habitant détient 1 voix égale au conseil et les décisions se font à l'unanimité totale, sans pouvoir cependant faire véto à des programmations prévues dès l'origine.
Le conseil administre donc réellement un projet commun, faits d'investissements individuels ou partagés. Une pondération répartit les investissements - comme les gains - partagés, selon différents critères pas uniquement financiers: cf ci-après le capital converti en Talents.
Enfin pour tout nouveau projet non inclus dans le programme de la charte, un amendement de cette charte doit être resigné en commun, prévoyant la nouvelle génération d'aménagements possibles, sous réserve d'un nouvel accord des institutions et des plans d'urbanisme alors en vigueur.
Un règlement intérieur doit impérativement être associé à la charte commune de départ pour régler les litiges, notamment ceux d'absence, de mauvaise volonté, et tous défauts d'engagement qui sont le principal écueil à bien encadrer pour assurer la réussite d'un projet Uniterre.
Autant la faculté de nuire doit être muselée, autant celle de vendre ses parts et quitter l'Uniterre doit être facilitée, en cas de non-accord. D'autre part, le règlement associé à la charte doit prévoir (avec les autorités institutionnelles) le stade d'aménagement, où une revente de tel ou tel lot divisé ne sera plus possible. L'Uniterre étant destiné à rester généralement une co-habitation "à forte valeur paysagère et humaine ajoutée"
Le capital foncier non bâti – qu'on peut nommer Capiterre – est divisé en parts attribuées à chaque co-habitant selon la valeur marchande de ses possessions initiales.
Ces parts deviennent des actions non marchandes ponctuées de nombreux critères – qu'on peut nommer Talents.
En cas de transaction, la valeur du Talent est réévaluée en Euros marchands selon une pondération comptable (à légiférer) qui tient compte de nombreux critères liés à l'apport ou à la dépendance de chaque co-habitant au CapiTerre.
Ainsi, un co-habitant paysagiste, ou agriculteur, ou investisseur financier du paysage .. verra ses parts de Talents augmenter à cause de l'enrichissement qu'il aura apporté au terrain et à la valeur ajoutée de l'Uniterre.
On entrevoit ici le départ d'une relation plus solidaire entre toutes formes d'intelligences humaines, qu'elle profite de la terre pour son bien-être ou qu'elle participe de son argent, de sa conception ou de ses mains à l'effort du paysage.
Le capital bâti est géré à priori selon le droit déjà en vigueur, sous forme privée ou sous différentes formes de sociétés déjà en place. Néanmoins la nécessité d'un accord unanime sur les aménagements de l'Uniterre peut impliquer cet accord sur les façades de bâtis en tant que "limites"du foncier non bâti.
Une personne morale, SCI classique ou même organisme public, peut s'intégrer dans une Uniterre, sous conditions particulières à préciser pour éviter tout abus de pouvoir. Bien que la charte commune et l'égalité des voix soit de sérieuses protections.
De même, un locataire peut-être mandaté par son propriétaire pour gérer un ensemble de décisions scrupuleusement réparties entre eux au sein de l'Uniterre.


Conclusion
Depuis que la Cité fait l'intelligence et l'industrie des sociétés modernes,
elle a de moins en moins porté sur l'appropriation de la nature,
le regard intuitif du développement rural,
préférant diviser la terre comme on divise un quartier.
Notre manifeste est d'abord celui du temps d'une planète,
où les Nations subissent la loi d'un corps unique.
La charte européenne de l'environnement (2005)
officialise pudiquement l'enjeu dramatique de ce constat.
Le paradoxe de cet enchaînement physique
Est de nous faire reconnaître - ou pas -
un Idéal de co-habitation fraternelle.
Si notre liberté, c'est conquérir,
Les ressources de la Terre font justice..
Et la fraternité tient sur le fil de cet équilibre.

Uniterre, ce n'est donc pas la prétention d'un nouveau label propriétaire, rajouté à cette obsession d'appropriation qui a entraîné l'étalement urbain.
Uniterre, ce n'est pas non plus un label de formule qui calcule pour tel jour, tels dosages de mixité sociale.
Uniterre, c'est un contrat nouveau qui prend le temps de vivre avec la nature, avec la conscience des individus, une alliance citoyenne responsable avec les territoires, qui incite naturellement et peu à peu à la mixité des intuitions d'exister de chacun, dans une co-habitation libre, créative, et fraternelle.
Uniterre, c'est bien l'intuition d'habiter du vaincu (la campagne archaïque), confiée en retour au vainqueur (la ville), malade de ses projections.

...........

QUAND L'OBSERVATION DE LA VILLE VICTORIEUSE (ET POURTANT MALADE) OUBLIE ENCORE ET TOUJOURS D'APPRENDRE DU VAINCU

Où l'on peut juger par soi-même si le sondage de l'observatoire de la ville apporte ou non des arguments pour ce renouveau de la forme d'appropriation du territoire que porte le manifeste UNITERRE...
  • 9/10 des français sont séduits par l'habitat individuel
  • La moitié rêvent d'une maison isolée (sous entendu, ce qui n'est pas évident à lire: avec un territoire vierge près ou autour de soi)
  • 1/5 apprécient la convivialité du pavillonnaire
  • 2/3 apprécient la ville ou sa proximité
  • 2/3 (les mêmes ?) pensent que la densité est quelque chose de négatif.
  • La plupart reconnaissent ce parodoxe de désir d'intimité et de vivre ensemble qui a conduit à l'étalement urbain.
Ce n'est pas tant une surprise pour nous, de voir aujourd'hui la coïncidence d'observation des organismes institutionnels, qu'une confirmation de la convergence des nécessités d'économie territoriale, de la préservation des sites, que notre manifeste ne fait ici que rejoindre.


Là où notre expérience et ce manifeste deviennent singuliers, c'est dans la façon d'aborder cette nécessité de repenser les formes d'habiter, qu'impose l'étalement urbain.

Le rapport de travaux-propositions d'experts rendus à cette suite par l'observatoire, dessine les voies de cette économie - malgré des conclusions sur les besoins sondés réclamant d'inventer une autre mesure - dans un positionnement quasi-autiste sur la densité :
  • reconstituer les tissus de la densité de coeur des villes
  • régénérer les quartiers denses
  • construire et réutiliser les IGH (bâtiments de grande hauteur) inscrits cette fois dans le maillage des rues
  • densifier le résidentiel intermédiaire lui-même
  • densifier les coeurs d'îlots
  • densifier les centres des villes et les villages dans le périurbain
  • densifier en chapelets ou réhabiliter les friches autour de réseaux de transport en commun
  • accompagner le péri-urbain par des pôles commerciaux de quartier
  • cônes de densification urbains avec spécialisation d'activité
La composition de la commission d'experts est éloquente:
Nombre d'urbanistes : 7
Nombres de promoteurs-constructeurs: 2
Nombre d'Elus de collectivité: 2
Nombre d'architectes "urbains" ou "ruraux": 0
Nombre de paysagistes: 0

N'est-ce pas une démonstration par l'exemple du constat de Christophe Bayle, genre d'urbaniste qui semble absent des débats: "le vainqueur n'a rien appris du vaincu".


Si villes et villages ont primitivement assemblé une beauté de la densité,
bâtie en accord avec celle de la nature, des sites;
au fur et à mesure que l'industrialisation a décuplé nos forces d'expansion,
la ville a détourné sa quête vers une illusion d'elle seule,
dans une nature de plus en plus artificielle et menacée.

Tandis que les villages et la campagne ont résisté - parfois radicalement à leur tour - pour témoigner de leur génie propre à s'incarner pacifiquement dans l'espace sauvage, venu faire corps-paysage avec eux.


entre Marseille et Toulon...

Après deux siècles de dialogue à sens unique, et à l'heure des conséquences inévitables,
notre manifeste espère être une voie de réconciliation et d'harmonie:
  • du besoin de convivialité, de culture et d'intelligence rêvé par les villes
  • avec le génie d'intuition, de beauté intemporelle et de paix rêvé par les campagnes.
Et de cesser de croire - surtout si l'on prétend être à cette époque où la culture, les médias, le sens commun ont relié les consciences - que la ville survivra
si ne survit pas en elle et autour d'elle cette co-habitation avec la nature,
dont le génie rural a préservé - pour son salut, si elle l'entend - la paix.

Si la densité, s'inspirant de cette paix, s'accompagne d'un abandon quasi-total des modes de transports lourds, bruyants et polluants pour ne privilégier que les transports fluides, silencieux, économiques, propres, qu'ils soient individuels ou collectifs...
alors se dessine peut-être le début d'une solution,
mais est-ce possible sérieusement et sinon ?...


Paris respire t-elle mieux depuis qu'on a rejeté 1/3 de sa circulation sur les périphéries ?

Si les perspectives d'architecture et d'urbanisme en verre et verdure rêvées
se lisent dans le silence de salons climatisés et feutrés,
comment contenir plus de concentration, de circulation, de co-habitation
dans une écologie d'avenir, si les organes fument encore l'industrie du passé ?


C'est en lisant cette conclusion du rapport de l'observatoire, que j'ai le plus d'espoir:
En effet, tant par obligation que par choix, une large fraction des Français a choisi et continuera de privilégier un habitat individuel, tout au moins un habitat leur offrant les avantages de l’appropriation et de la distinction même s’il s’agit d’immeubles collectifs.

Les villes ont donc intérêt à choisir un parti de développement et d’aménagement de l’ensemble de leur territoire en portant une attention particulière aux espaces intermédiaires qui jouent un rôle charnière entre le centre-ville et la périphérie. Autant qu’au centre, l’enjeu de la densification porte sur l’organisation des franges et de la périphérie des villes.
Le manifeste Uniterre apporte sa réponse en reformulant la question:
- qu'est-ce que l'intermédiaire, la périphérie ou la frange d'une ville - depuis l'industrialisation - révèle d'insoumis, de révolte, de terre inculte (pour elle) qu'elle n'a pas su entendre ?

vendredi 16 mars 2007

COMPTE-RENDU RENCONTRES - II

COMPTE-RENDU DES RENCONTRES - II
DU 23 FEVRIER AU 14 MARS 2007


23/02/2007 - Après-midi à Entrecasteaux
> Pierre-Etienne (prêtre orthodoxe), Nataly (attachée de mairie), Eric et les enfants

Belle après-midi de reflexion où les arguments s'affinent ou s'étoffent.

L'expérience de Nataly, face aux intérêts municipaux, apporte des éléments de contrainte à ne pas négliger.


Retrouvailles de la convergence philosophique avec Pierre-Etienne sur 15 années de projets croisés autour de la Philocalie, cet amour de la Beauté qui dépasse les divisions et unit l'être humain au delà de ses différences.
Une humanité digne de la nature et une nature digne de l'humain-anthropos.


Apparait pour la première fois la nécessité de mener de front deux entreprises:
- la transmission politique au niveau gouvernemental avec appui de personnalités compétentes d'une part,
- l'expérimentation immédiate avec une municipalité convaincue, sur une zone franche de territoire de préférence partiellement habitée.

Merci à vous deux.



28/02/2007 - Repas de convergence à Aubagne
> Bernard (directeur artistique), Eric

A nouveau convergence de longs itinéraires suivis sur le chemin philosophique de la beauté.

Rendre "l'amour de la sagesse" accessible à chacun,
En lui rendant cette Beauté que la nature sauvage contient,
Et que l'oeuvre d'un territoire exulte,
Quand hommes et femmes s'unissent à son pays-sage.

Avant même la composition d'une association autour d'Uniterre,
Bernard me convainc de l'utilité tout autant technique que pratique de rédiger un Manifeste.

Le Blog Uniterre allait naître.


14/03/2007 - Fin d'après-midi au Castellet, les Faremberts
>Jacques (universitaire), Jean-Daniel (exploitant paysan viticulteur), Jacques (exploitant agricole et chef d'entreprise), Jean-Philippe (chef d'entreprise), Eric

Première réunion de confrontation du projet, à un microcosme de la société civile de bonne volonté, intéressée par le paysage, puisque membres d'une association de protection de site (ASSPSRB - association de protection des sites de la région de Bandol).

Où l'historique de l'association apprend que, si tout projet alternatif peut démarrer par une contestation, il ne s'ancre dans la réalité que par un projet constructif responsable.

Ces projets de l'ASSPSRB ont eu pour nom:
  • les actes
  • la caisse coopérative de péréquation, une des propositions des actes
  • les actes réunirent de très nombreux acteurs éco-responsables du développement local, pour constater l'ampleur de l'étalement urbain qui menaçait les équilibres ruraux entre Marseille et Toulon; tout un ensemble de solutions fut proposé, entendu, mais peu pratiqué. Le projet, à défaut de pouvoir lui imprimer une trace cohérente, a seulement permis de freîner l'expansion urbaine pour garder le paysage que nous voyons aujourd'hui.
  • La caisse de péréquation était destinée à maîtriser des transferts de COS depuis la plaine viticole à préserver, vers les flancs incultes à urbaniser. Le tout avec une vision écologique du territoire qui restait à inventer, et dont les différentes institutions n'ont pu finalement supporter le poids de l'engagement sous une pression foncière grandissante.
Après présentation concise du projet Uniterre, chacun est convaincu de l'intérêt de sa capacité de créativité et d'adaptation responsable au territoire pour dégager les institutions du mauvais alibi de la pression foncière, sous réserve de dresser un inventaire de réponses claires et précises à cet ensemble de questions:
  1. Qu'est-ce qui est mis en commun, sous quel nombre et sous quel forme ?
  2. Quelle forme de droit peut régler simplement les litiges au sein des Uniterres ?
  3. Comment se superposent les réglementations entre les Uniterres et le reste du foncier.
  4. Quels avantages incitatifs obtient le co-habitant volontaire qui s'engage ?
  5. Quelle garantie d'harmonie peut s'établir autour des premiers Uniterres, afin que leur modèle puisse à juste titre servir d'exemple citoyen à la gestion du paysage?
La rédaction du premier projet-manifeste d'Uniterre répondra en trois chapitres:
- éthique du projet
- projet législatif
- projet administratif

LECTURES CROISEES

"La ville est partout, la campagne également.
Cette séparation est périmée: nous vivons dans la métropole"¹
entend-t-on.


L'affirmation m'évoque l'effort pénible d'une cohabitation à contre-coeur.
Quand Pierre Sansot disait il y a 30 ans: "la ville est une plage que ne borde aucune mer, aucun rivage" ²
N'avouait-il pas la brutalité de la ville planifiée, planificatrice et la dérive de deux "continents" ?

Notre projet prend d'abord parti de ce constat:
"Partout dans le monde la ville gagne du terrain et empiète sur l'espace rural qui diminue de façon inéluctable. La victoire de l'urbain fait place à un nouveau paradoxe: l'espace rural laisse l'urbain dans le vide. Le vainqueur n'a rien appris du vaincu.
(...)
La priorité n'est pas de construire la ville sur la ville.
(...)
L'enjeu mondial de ce nouveau paradigme est de modifier de fond en comble la forme de nos interventions sur le paysage en réinsérant les facteurs d'organisation hétérogènes (et régionaux) de la ruralité dans un système de liaison avec les territoires urbains. ³

C'est une convergence de propos qui étonne les premiers débattants.
UNITERRE, c'est un de ces facteurs d'"organisation hétérogène et régionale", auxquels les planificateurs peuvent déléguer une créativité responsable, capable d'inventer le langage d'une société-paysage:


Le rural n'est plus ( sacrifié ) aux abords des villes.
Il est au coeur de la ville ( réconciliée ) du XXI siècle. ³


¹ BURCKHARD - le design au delà du visible
2 Poétique de la ville (Klincksieck, 1973)
³ Christophe BAYLE, urbaniste, dans Horizons 5/10/2001

jeudi 15 mars 2007

COMPTE-RENDU RENCONTRES - I


Pont arc-en-ciel
des premiers échanges, premières esquisses du projet.


COMPTE-RENDU DES RENCONTRES - I
DU 3 FEVRIER AU 14 FEVRIER 2007



3/02/2007 - Repas du "hasard" un samedi soir entre amis au "K2"

> Lionel (cf. jardinesperance.free.fr), Bernadette (architecte éco-citoyenne), Sylvie (photographe), Eric et nos petites familles.

Merci à votre enthousiasme du premier micro-forum !
Si mon pressentiment de départ vous convainc, la clarté d'une méthode apparaît nécessaire.
Nous projetons aussitôt un calendrier de rencontres qui puisse, autant éclaicir la technique du projet, que confronter sa logique à celle de citoyens mobilisés différents.


6/02/2007 - Sandwich et début d'après-midi à la Ciotat
> J.P (tissu associatif 13), Bernadette (déjà militante fondatrice!), ses parents (éco-enseignants), Eric

Encore de l'enthousiasme qui ne fait pas de mal ! Merci !
Et de la mesure pour apprécier l'important travail de clarification pour une bonne transmission.
L'évidence d'une urgence politique se confronte à la nécessité de prendre notre temps.
Déjà de la lecture, merci Bernadette !


7/02/2007 - Fin de matinée au Castellet
> Jean-Daniel (exploitant paysan viticulteur), Eric

UNITERRE sur la sellette, pour défendre la société-paysage
face à l'expérience douloureuse des viticulteurs du Bandolais.
En amont de l'examen d'un PLU annoncé (consultable aujourd'hui du coin de l'oeil.)

Jean-Daniel me commente cette désagrégation de la syntaxe du paysage que l'association ASSPSRB (protection des sites de la région de Bandol) a longtemps prévenu et tente encore de contenir:

  • -1950-56: Ruine agricole. Réseaux, voierie difficiles. Babyboom. On décide le détachement parcellaire de 5000m² pour chaque propriété agricole. Génie rural. Apport financier et premier équipement.
  • ~1960 Deuxième détachement parcellaire en faveur des agriculteurs: 3 parcelles détachables par chacun.
  • -1970-80 Faillite des collectivités face à l'expansion des réseaux et le mitage du territoire. Création du POS-SDAU pour réguler le système amorcé avec des zonages. Ou comment inventer le bégaiement du paysage.
  • -2000 Menace de nouvelles faillites en série: collectivités, environnement, circulation, répartition. Création sous la loi SRU du PLU-PADD. Ou comment limiter les dégâts.

Jean-Daniel juge les bases d'UNITERRE prometteuses, attendant de sonder sa capacité à s'affranchir des nombreux obstacles institutionnels que l'ASSPSRB a dû subir au niveau local.

Conclusion sur une nécessité de réunion ultérieure avec d'autres acteurs engagés dans la maîtrise du territoire bandolais. Merci Jean-Daniel.


14/02/2007 - Discussion informelle à Marseille
> Bellil (entrepreneur bâtiment de bonne volonté 13), Eric

Toujours de l'enthousiasme et un oui de principe pour une idée de partage et d'éco-logie responsable qui préserve les indépendances.


17/02/2007 - Big fiesta à la Ciotat !
> chez Bernadette et Lionel, Stéphane, Yvan, Nathaly, Sylvie, Eric, Marianne, Guillaume et l'amitié

Première rencontre d'architectes éco-citoyens, support et colonne indispensable de l'entité UNITERRE. Aperçu sommaire et échanges encore brefs qui réclament une rencontre de travail isolée.
Le courant semble passer. On se retrouve bientôt ?






SANS TEMPLE, NI PALAIS

Après 10 années de métier d'architecture "rurale" en crise, dans une farouche indépendance, qui a constamment rêvé d'unir l'homme et la nature dans chaque repli de nos activités,

Je voyai, en ce début d'année 2007, se dérouler le sens d'un projet territorial qui résumait ces années passées à survivre sur une terre aimée.

Une terre peuplée de viticulteurs têtus, un peu corses sur leur île de beauté entre Marseille et Toulon. Mordant bec et ongles sur chaque pierre cernée de bitûme.

Une terre d'irréductibles qui résiste encore, mais dans une incertitude oppressante, à entretenir ce langage, que l'homme des villages "sans temple, ni palais" avait offert à la beauté sauvage.




mercredi 14 mars 2007

DES FORMES LIEES ENTRE ELLES

L'emprise sur un territoire s'est longtemps construite autour de quatre formes intuitives d'implantation: ville, village, hameau, construction isolée.

L'expansion du développement planétaire depuis 250 ans et de nouveaux usages nés de l'industrialisation a bouleversé les liens et le sens des proportions entre ces 4 ensembles:


- les villes n'ont plus grand chose de commun avec les villages.
- les villages avec les hameaux.
- et les hameaux avec des maisons cloturées dans leurs lots.

Pourtant, tout comme une langue comporte une syntaxe, le paysage tel qu'il avait été bâti par l'homme, durant des siècles agités de conflits fratricides, avait su garder ce lien étroit entre les diverses formes d'appropriation du territoire.

Paradoxe d'un épuisement de la cohérence des formes intuitives qui peut faire reflêchir.
Au moment même, où la planète touche du doigt une cohérence de conscience.






samedi 10 mars 2007

PREMIERE RENCONTRE

29/01/2007 - repas & après-midi, ferme du collet à la Penne (06)

> Bertrand, Katia, Eric et les enfants, la communauté du Collet.

Visite de "sondage", qui s'espère une rencontre de conscience avec ceux, dont la médiatisation de l'urgence écologique oublie grandement - sinon même pousse à la radicalisation - le combat fondateur.


Cet article est aussi un manifeste pour chacune de nos révoltes constructives.

Pressentir un projet de convergence humaine, quelqu'il soit, impose obligatoirement de comprendre ce que l'opinion courante s'habitue trop facilement à voir dans les marges.

La marge, la limite, le germe de la différence - de tous temps - a créé le laboratoire de la vie et des espèces, de leur originalité.

L'évolution ne tient, à mon sens, qu'au fait - paradoxal - que les "marges" d'hier puissent sélectionner une transition accessible et vivante vers "le centre" de demain;
et que "le centre" d'aujourd'hui intègre toujours en lui ce mouvement permanent des marges d'expérience, dont il a besoin pour croître...dans le bon sens.

Quand l'un méprise l'autre, les marges se radicalisent en extrêmes et le centre en dictature.



La découverte d'une des revues les plus documentées et les plus transversales de l'écologie, la revue Silence, m'a permis de constater comment quarante ans d'expérimentation du monde altermondialiste dans son ensemble, arrivait depuis un certain temps aux prémices de solutions assimilables par notre société pour prononcer sa mutation inévitable.

Face à une mouvance qui refuse - systématiquement, ce qui pose question - le système, dont elle profite forcément en partie, une autre sensibilité crée l'équilibre.
Et cherche par tous les moyens l'occasion d'une transition...


Les AMAP et les SEL en sont le fruit le plus visible.
Mais ce serait oublier la multitude d'expériences INSEREES dans le tissu local, non communautaristes mais
communautaires
, citoyennes, solidaires, qui participent à un rafraîchissement de l'invention et des espoirs pour une humanité digne de nos enfants.

Dans les tendances plus radicales, la simplicité naturelle, la décroissance, l'architecture libre sont des mots-marteau qui ont d'autant plus de valeur que la démocratie tente d'opérer sa propre mutation d'économie, de parole et de profit, sous la pression du climat et d'un nombre d'émancipations croissantes qui condamnent les hégémonies.

On percevra cependant combien le travail des états a servi AUPARAVANT pour imposer l'effort d'une solution mondiale, et non l'utopie de milliers d'îles cernées d'océans.

C'est toujours un moment dramatique,
quand le pouvoir de réformer un système commun est arrivé, de devoir se réformer soi-même pour s'extraire du système d'isolement qui nous avait préservé.


mercredi 7 mars 2007

LA BEAUTE SAUVERA LE MONDE

Naissance. Au commencement, il y avait un esprit sans terre. Et la terre sans esprit était quant à elle un abîme. La nature nous permit de vivre et d'exister, car nous pouvions y porter cet esprit qui promettait d'élever sa conscience avec la nôtre. Et pour chaque société d'engendrer la genêse d'un paysage.

Quel est le paysage de notre société ? Que s'est-il passé ?
Nous sommes désormais une planète entière consciente et le précipice n'a jamais semblé aussi grand. Avons-nous manqué un seuil ou sommes-nous en train de le franchir ?

L'humanité est-elle en mesure de réussir ce qu'elle a pris si longtemps à préparer:
vivre en harmonie avec le seul corps qu'elle possède en fait: la Terre !

Manifeste pour une autre forme d'appropriation de notre corps commun, qui briserait le verrou de ses forces tenues en esclavage.

Une autre forme de contrat, d'accession, d'alliance avec le territoire,
qui libérerait une circulation d'espace, de vie et d'échange,
pour rendre la Beauté à chacun, sans cependant désapproprier personne...